Voici Farhiya Mohamed, la jeune boursière en politiques de la Coalition canadienne de la santé pour cet été
Farhiya Mohamed s’est jointe à l’équipe de la Coalition canadienne de la santé cet été en tant que jeune boursière en politiques. Farhiya répond ici à nos questions à son sujet, sur sa bourse et sur ce qu’elle pense des soins de santé au Canada.
Parlez-nous du Policy Youth Fellowship?
Le programme Policy Youth Fellowship (PYF) de l’organisme Urban Alliance on Race Relations (UARR) est un programme de stage qui offre aux étudiants motivés la possibilité de terminer leurs études universitaires par une expérience pratique au sein de diverses organisations dans des secteurs tels que les arts, les politiques publiques/le gouvernement, le droit et l’environnement. Les boursiers ont la possibilité de contribuer au travail de plaidoyer, au travail sur les dossiers, à la politique, à la recherche, au soutien administratif, à la communication et à l’organisation d’événements. Le programme Policy Youth Fellowship offre une opportunité unique aux jeunes qui rencontrent de multiples obstacles systémiques de participer équitablement à l’engagement civique et aux opportunités de développement de la main-d’œuvre.
Comment avez-vous entendu parler de la bourse Policy Youth Fellowship et pourquoi avez-vous posé votre candidature?
Le fait de travailler dans divers environnements de soins de santé m’a fait comprendre que pour apporter un réel changement, je devais poursuivre une carrière dans le domaine de la politique publique. J’ai donc cherché à acquérir plus d’expérience dans le domaine de l’élaboration des politiques. C’est en cherchant sur LinkedIn que j’ai trouvé un message de UARR concernant la bourse Policy Youth Fellowship. Après avoir fait plus de recherches, j’ai appris que c’était exactement l’expérience dont j’avais besoin. Le programme comprend à la fois un stage et quelques séminaires avec des décideurs politiques en Ontario. J’ai déjà beaucoup appris de ce programme et j’ai hâte d’en apprendre davantage au fur et à mesure que mon stage progresse.
Comment avez-vous entendu parler de la Coalition canadienne de la santé?
C’est le coordinateur de programme de UARR qui m’a fait connaître la Coalition canadienne de la santé (CCS). On m’a dit qu’il s’agissait d’une organisation axée sur les politiques de santé. Après une enquête plus approfondie, j’ai découvert que les objectifs de la CCS correspondaient parfaitement aux miens. La CCS est une organisation de défense des intérêts publics qui se consacre à la préservation et à l’amélioration des soins de santé publique au Canada. C’est essentiellement à cela que j’espère contribuer. Je considère la CCS comme un organisme qui fait des vagues pour soutenir la santé et le bien-être des Canadiens, et je suis ravie de faire partie de l’équipe!
Qu’espérez-vous faire en travaillant avec la Coalition canadienne de la santé dans le cadre de votre bourse?
J’ai travaillé dans des hôpitaux, des bureaux de santé publique de Toronto et des organisations de services à but non lucratif. Je possède une vaste expérience dans le domaine des soins de santé et j’espère qu’après cette expérience, mes compétences en matière d’élaboration de politiques seront à la hauteur. J’espère que cette bourse me permettra de mieux défendre les intérêts des membres de ma communauté et d’éliminer certains des obstacles systémiques auxquels ils sont confrontés.
De tous les domaines auxquels vous auriez pu consacrer votre attention et vos compétences, qu’est-ce qui vous a fait choisir les soins de santé?
Ayant grandi à Toronto en tant que femme noire musulmane, j’ai toujours été consciente des disparités et des microagressions à l’encontre des membres de ma communauté et de moi-même, mais je n’en comprenais pas toute la portée. J’ai découvert le concept de santé publique lors d’un cours sur les déterminants sociaux de la santé à l’Université York. Mon professeur a mis en évidence les facteurs qui influencent la santé, notamment la répartition des richesses, l’éducation et les dynamiques de pouvoir liées au genre, à la race et à la sexualité, entre autres. Je n’avais aucune idée de l’impact de ces facteurs sur ma santé et celle de ma communauté. Ce cours a modifié à jamais ma perception de la santé et m’a fait découvrir les subtilités entre les soins de santé publique et la société. Le fait d’avoir été témoin direct des disparités dans l’accès à des soins de santé de qualité a renforcé ma passion pour une carrière dans la recherche en santé publique.
Vous travaillez actuellement en santé mentale avec des communautés mal desservies à Toronto. En quoi cela consiste-t-il?
J’occupe actuellement un poste de coordinatrice de l’accès à la santé à Progress Place/Community Place Hub. Il s’agit d’un espace destiné à fournir un soutien social et en santé mentale à certains des membres les plus vulnérables de la communauté de Weston Mount Dennis. Je suis responsable d’entretenir des relations avec plus de 20 agences partenaires dans la région de Weston Mount Dennis. Je dirige une réunion mensuelle avec plus de 20 décideurs, au cours de laquelle nous partageons des ressources et échangeons des connaissances sur les stratégies visant à mieux répondre aux besoins de la communauté. J’ai organisé de nombreux événements pour mettre en lumière les soutiens qui existent dans le quartier pour les membres de la communauté. L’une de mes principales responsabilités est d’aider les membres de la communauté à s’orienter pour faciliter leur accès aux soins primaires, par exemple, afin de minimiser le recours aux urgences. Actuellement, nous plaidons en faveur d’un contrôle des loyers pour les immeubles d’habitation de Weston, car les membres de la communauté sont confrontés à un embourgeoisement très agressif.
Avez-vous envisagé d’étudier une profession de la santé?
Enfant, je voulais sincèrement devenir médecin. Étant l’aînée de ma famille, j’ai toujours eu une affinité pour aider les gens. J’avais l’habitude de voir mon médecin nous donner, à mes frères et sœurs et à moi, des vaccins et un suivi, en nous récompensant avec des sucettes. C’est ce qui m’a fait aimer mon médecin et les soins de santé. Ce n’est qu’après que j’ai eu à disséquer une grenouille dans le cadre de mon cours de biologie de 12e année que j’ai réalisé que je n’avais pas l’estomac pour la médecine. Cependant, je voulais toujours militer en faveur de soins de santé accessibles et de qualité pour tous. Pendant mes études de premier cycle, j’ai appris ce qu’étaient les déterminants sociaux de la santé et j’ai découvert le monde de la politique. J’ai appris qu’il existait un monde des soins de santé au-delà de la clinique et je me suis découvert une véritable passion pour ce domaine.
Quels sont vos projets d’avenir? En avez-vous ou est-ce trop tôt? 🙂
Il n’est jamais trop tôt pour rêver de l’avenir! J’espère poursuivre une maîtrise en politiques publiques. J’espère y faire carrière en élaborant des politiques visant à éliminer les disparités entre les groupes racialisés. Je veux faire partie de la grande conversation et contribuer à faire la différence. Je me passionne pour l’amélioration de la santé et du bien-être général des personnes issues de communautés racialisées, tout en m’attaquant aux déterminants sociaux disproportionnés de la santé. Je pense pouvoir atteindre cet objectif grâce à une carrière dans le domaine de la politique.
Quels sont, selon vous, les plus grands défis pour les jeunes dans votre domaine?
Le plus grand défi que j’ai rencontré dans ce domaine est l’acquisition d’une expérience pratique. Mon diplôme était entièrement théorique et ne comportait aucune possibilité de stage. Cela rend les choses exceptionnellement difficiles pour les nouveaux diplômés qui tentent d’entrer sur le marché du travail. Avoir plus d’opportunités d’acquérir une expérience pratique nous aiderait à réussir dans nos futures fonctions.
Quels sont, selon vous, les plus grands défis auxquels est confronté le système de santé publique du Canada?
Le système de santé publique du Canada suscite de nombreuses inquiétudes. Cependant, je pense que l’une des préoccupations les plus pressantes est la privatisation de notre système de santé. La privatisation ne ferait qu’exacerber les problèmes existants tout en en ajoutant de nouveaux. Les effets seront préjudiciables à tous les hôpitaux publics et à la population.
Que faites-vous en dehors de vos heures de travail? Quels sont vos passe-temps? Votre film ou livre préféré?
J’adore essayer de nouvelles choses et vivre de nouvelles expériences! Qu’il s’agisse d’apprendre à créer des bougies ou faire de la motomarine, j’aime sortir de ma zone de confort. Je me considère comme une gourmande et j’aime aller dans de nouveaux restaurants. L’amélioration de ma santé et de mon bien-être m’intéresse également. Pour moi, cela signifie faire plus d’exercice et être plus active dans ma vie. J’aime aussi voyager quand je le peux!