Une grève historique est en cours au Québec
Une grève historique est en cours au Québec pour les 80,000 travailleuses de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ) et les 420,000 travailleurs du Front Commun.
La FIQ est en grève pour la 3ième fois cette semaine, de lundi à jeudi.
Elle termine cette semaine sa troisième séquence de grève pour augmenter la pression sur le gouvernement de François Legault.
Les 80 000 professionnelles en soins membres de la Fédération étaient à nouveau dans la rue les 11,12,13 et 14 décembre pour se faire entendre.
Le gouvernement de la CAQ dit vouloir régler avec les infirmières, infirmières auxiliaires, inhalothérapeutes et perfusionnistes cliniques. Pourtant, ce désir d’entente ne semble pas se manifester à la table de négociation.
En plus des journées de grève, qui causeront un ralentissement du réseau de la santé, plusieurs professionnelles en soins vont entrer au travail vêtues en civil, afin de démontrer de façon visible leur désaccord envers les propositions du gouvernement.
Ce n’est pas qu’une question de paie
Alors que le gouvernement insiste pour mettre les salaires sur la place publique, la FIQ tient à rappeler que le cœur du litige découle aussi des conditions de travail exécrables dans le réseau de la santé.
« Évidemment, l’argent est important. Il faut qu’on paye les professionnelles en soins à leur juste valeur, à la hauteur de leur expertise et nous n’accepterons jamais une entente à rabais. Mais il y a plus que le salaire, il y a aussi les conditions de travail. Il faut qu’on arrête d’épuiser les professionnelles en soins de telle sorte qu’il ne leur reste que deux choix : le burnout ou la démission. Cette façon de faire ne nous mène nulle part », dit Julie Bouchard, présidente de la FIQ.
Rappelons que la population appuie toujours largement les revendications des professionnelles en soins. « Il ne fait aucun doute qu’une grande partie de la population a bien compris que la lutte que mène les infirmières, infirmières auxiliaires, inhalothérapeutes et perfusionnistes cliniques, c’est aussi une lutte pour améliorer la qualité et la sécurité des soins offerts aux patient-e-s du Québec », conclut la présidente.
Le Front Commun
Le personnel professionnel de dix cégeps du Syndicat des professionnels du gouvernement du Québec débraiera aussi, de mercredi à vendredi. Rappelons que les enseignants affiliés à la Fédération autonome de l’enseignement (FAE) sont en grève générale illimitée depuis le 23 novembre.
« Tout le monde s’entend pour dire que c’est une grève historique. C’est la plus longue grève, sept jours consécutifs, pour un front commun dans les 50 dernières années. Malgré ça, aucun sentiment d’urgence [du côté] patronal. […] La majorité des tables de négociation ne négocient pas ce week-end : c’est inacceptable », a déclaré Maxime Ste-Marie, président du Conseil provincial des affaires sociales du Syndicat canadien de la fonction publique (CPAS-SCFP-FTQ), en point de presse (Le Devoir, 9 décembre, 2023).
Le Front commun a lancé un ultimatum au gouvernement lors de sa première journée de grève vendredi et brandit la menace d’une grève générale illimitée si le conflit ne se résout pas d’ici le 19 décembre.
François Legault écarte le recours à une loi spéciale pour forcer un retour au travail, mais ne bouge pas sur sa volonté d’avoir plus de « flexibilité » et de souplesse dans les conventions collectives (Le Devoir, 8 décembre, 2023.) « La population souhaite qu’on ait le courage de se donner les moyens de donner des meilleurs services à la population », a-t-il dit.
Photo couverture de la FIQ.