« Répartir la misère – les infirmières et infirmiers du Québec forcé.e.s de porter sur leurs épaules le fardeau de 40 ans de négligence du système de santé »
« La spirale infernale est typique : les infirmières et infirmiers épuisé.e.s du public démissionnent, ce qui met encore plus de pression sur le personnel infirmier qui reste… et cela entraîne encore plus de démissions.
Selon un article de Patrick Lagacé dans La Presse, les CIUSS (les centres intégrés de santé et de services sociaux) tentent d’enrôler de force des infirmières et infirmiers pour pourvoir des quarts à l’hôpital.
Karine Landry travaille dans un Groupe de médecine familiale dans un contexte de pratique en clinique communautaire. Elle n’a pas voulu pallier à la pénurie de main-d’œuvre infirmière aux urgences, aux soins intensifs et en médecine-chirurgie à l’hôpital de Mont-Laurier, parce que ça fait plus de 15 ans qu’elle n’a pas fréquenté le milieu hospitalier.
Au Québec, une infirmière ou un infirmier peut être tenu.e responsable d’une erreur pour les soins prodigués, devant l’Ordre des infirmières.
Ce qu’on a imposé à Mme Landry et 9 de ses collègues infirmières s’appelle un « déplacement non volontaire », dans le jargon bureaucratique. Une dizaine d’infirmières et d’infirmiers ont reçu des avis de « conscription », dont Mme Landry, une vétérante de 20 ans. Elle a refusé d’être affectée en milieu hospitalier.
Ironie du sort, Karine Landry a été suspendue malgré le fait qu’elle a reçu un Prix Reconnaissance émérite au printemps 2022 pour son travail dans le Groupe de médecine familiale.
Des déplacements non volontaires s’ajoutent au TSO (temps supplémentaire obligatoire) qu’on impose aux infirmières et infirmiers depuis 30 ans.
Par manque de soins infirmiers en obstétrique, une résidente de Matane a dû conduire 100 kilomètres alors qu’elle était en travail pour accoucher
Selon le Devoir, Myriam Diotte, qui réside à Matane, dans le Bas-St-Laurent, a dû se rendre au Centre hospitalier de Rimouski, à 100 kilomètres de chez elle, pour accoucher en raison de la rupture du service en obstétrique de sa ville.
Depuis 2021, le service d’obstétrique de Matane a été interrompu 10 fois, selon le CISSS du Bas-Saint-Laurent. En date du 24 août 2022, on compte six ruptures de service depuis le début de cette année, qui ont forcé les femmes à accoucher ailleurs qu’à Matane.
Le manque de personnel infirmier spécialisé en obstétrique est en cause, explique Gilles Turmel, porte-parole du CISSS du Bas-Saint-Laurent. Le manque de services survient depuis quelques années à Matane, « où les problèmes de main-d’oeuvre sont plus grands que dans nos autres établissements », ajoute-t-il.
Le déploiement des guichets d’accès à la première ligne (GAP) repoussé d’un mois au Québec
Selon le Devoir, il y a 990 395 « patients orphelins » au Québec, c’est-à-dire des citoyens.nes qui n’ont pas de médecin et qui sont inscrit.e.s sur la liste d’attente pour un.e médecin de famille.
Pendant que ces personnes sont sur la liste d’attente pour la prise en charge par un.e médecin de famille, ces personnes peuvent contacter le guichet d’accès à la première ligne (GAP) de leur région pour demander une consultation médicale. La demande est alors analysée afin de les orienter vers le service professionnel ou médical qui répond le mieux à leur besoin.
Ces nouveaux guichets ne fonctionnent pas bien malgré qu’ils devaient être pleinement fonctionnels dès le 1er septembre, selon le ministre Dubé. On se plaint des appels rejetés, sans réponses, des rendez-vous très loin de l’endroit où la personne habite et de l’intervalle de 72 heures qui n’est pas respecté, selon Paul Brunet du Conseil pour la protection des malades.
Le ministre de la santé sortant du Québec, Christian Dubé, personnage clé du parti du premier ministre Legault, et l’une des personnes clés de la pandémie au Québec, se représente aux élections en cours.
Dubé a été élu dans la circonscription de La Prairie en 2018, et a été président du Conseil du trésor avant d’être nommé ministre de la Santé et des Services sociaux.
Selon un tweet du premier ministre sortant, François Legault « le Québec est chanceux de compter sur un gestionnaire de calibre! ».