Pas d’entente pour les infirmières du Québec à compter du 1er janvier après des semaines de grève sans précédent
Les négociations entre le plus grand syndicat d’infirmières du Québec, la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ), et le gouvernement provincial sont dans l’impasse à l’aube de la nouvelle année. La FIQ est le seul syndicat du secteur public à ne pas avoir conclu d’entente de principe.
85 % des membres de la FIQ sont des femmes.
Les sondages continuent de montrer un large soutien aux grévistes
L’opinion publique québécoise soutient largement les travailleuses et travailleurs.
Le plus récent sondage Léger portant sur les revendications salariales des syndicats semble indiquer que ce soutien s’accroît. Et si l’on en croit le bruit fait pour soutenir les grèves, le public est du même avis que les grévistes dans tout le Québec.
Le Front commun contre la CAQ
La FIQ, qui compte 80 000 membres, est une alliée, mais ne fait pas partie du Front commun qui se compose des quatre principaux syndicats du secteur public, qui compte 420 000 membres. Les syndicats ont mené trois vagues de grèves historiques au cours des deux derniers mois qui s’accompagnaient de négociations tendues avec le gouvernement provincial du Québec dirigé par la Coalition Avenir Québec (CAQ) de droite du premier ministre François Legault et de son ministre de la Santé, Christian Dubé.
Au cours de ces discussions, le premier ministre du Québec, visiblement agacé, a déclaré aux médias qu’il était très « difficile » de négocier avec les syndicats et que ces derniers devaient faire preuve de plus de « flexibilité ».
Une grève féministe : Les femmes contre les hommes au pouvoir
80 % des travailleuses et travailleurs du secteur public sont des femmes et 85 % des infirmières et techniciennes médicales de la FIQ le sont également.
La FIQ dit avoir des désaccords importants avec le gouvernement de la CAQ à la table de négociation, notamment en ce qui a trait à la charge de travail, aux heures supplémentaires et à la rémunération du travail de soir, de nuit et de fin de semaine.
Les lignes de piquetage du Front commun et de la FIQ (ainsi que du syndicat des enseignants, la Fédération autonome des enseignants (FAE), qui ne sont pas membres du Front commun, mais qui ont fait la grève en même temps) sont sans précédent dans l’histoire récente du travail.
570 000 travailleuses et travailleurs, soit plus de 10 % de la population active du Québec, ont débrayé. Jamais dans l’histoire du Québec, du Canada ou même de l’Amérique du Nord (depuis la grève AT&T en 1983), autant de travailleuses et travailleurs n’ont exercé leur droit à l’amélioration de leurs conditions de travail.
Les grandes grèves du secteur public au Québec pourraient inspirer d’autres grèves
Les observateurs estiment que ces grèves pourraient avoir un effet contagieux sur les syndicats du Canada et même de l’Amérique du Nord.
Barry Eidlin, professeur agrégé de sociologie à l’Université McGill, a déclaré à CTV : « La grande leçon pour les syndicats est que les grèves fonctionnent et qu’elles sont de retour » .