Les syndicats appellent à l’intervention des vérificateurs généraux pour faire la lumière sur les agences d’infirmières privées
Linda Silas, présidente de la Fédération canadienne des syndicats d’infirmières et infirmiers, a déclaré que son organisation écrirait cette semaine à tous les vérificateurs généraux et ministres de la Santé du Canada pour leur demander d’enquêter sur les coûts et l’impact des agences de dotation en personnel infirmier.
Tout citoyen peut se plaindre auprès de son vérificateur général.
Selon le Dr Raghu Venugopal, urgentologue à Toronto, le mépris flagrant du Canada (et en particulier de l’Ontario) pour les infirmières financées par l’État et le transfert inconsidéré de fonds publics à des profiteurs est un scandale. La solution à long terme est d’augmenter le salaire des infirmières, leur donner de la flexibilité et nous débarrasser de ces agences parasitaires.
Canada’s (especially Ontario’s) naked contempt for publicly funded nurses and reckless transfer of public funds to profiteers is a scandal. Any citizen can complain to their Auditor General. We must boost nurses salaries, give them flexibility and get rid of parasitic agencies. pic.twitter.com/rNqggZoyQ8
— Raghu Venugopal MD (@raghu_venugopal) February 20, 2024
« C’est ahurissant », a déclaré Yvette Coffey, présidente du Syndicat des infirmières et infirmiers autorisés de Terre-Neuve-et-Labrador (SIIATNL). « L’absence de surveillance au nom de Terre-Neuve-et-Labrador est stupéfiante. »
Selon le Globe and Mail, Canadian Health Labs fait partie d’une industrie florissante de recrutement de personnel de santé à but lucratif qui a commencé à se développer de manière agressive pendant la pandémie.
La société a exigé des paiements qui, dans certains cas, représentaient des taux horaires de plus de 300 $ pour chaque infirmière, soit environ six fois le salaire habituel d’une infirmière travaillant dans un hôpital du Canada atlantique.
Selon une étude de la Fédération canadienne des syndicats d’infirmières et infirmiers, une infirmière du secteur public gagne entre 39 $ et 51 $/heure en Alberta. Au Nouveau-Brunswick, c’est entre 37 $ et 45 $/heure, mais une infirmière qui travaille pour Canadian Health Labs (CHL) gagne entre 85 $ et 100 $/heure.
Les tarifs les plus élevés de la société CHL étaient plus du double de ceux pratiqués par ses concurrents du secteur privé. CHL a néanmoins signé des contrats qui valaient des dizaines de millions de dollars avec les autorités sanitaires de Terre-Neuve-et-Labrador et, plus tard, du Nouveau-Brunswick.
Selon le Globe, Terre-Neuve a dépensé 35,6 millions de dollars en agences de dotation en personnel infirmier entre avril et août de l’année dernière, comparativement à une moyenne d’un peu plus d’un million de dollars par an avant la pandémie.
La CHL a facturé à Terre-Neuve-et-Labrador 1,6 million de dollars en indemnités de repas pour les infirmières, alors que les contrats de la société avec les infirmières exigeaient qu’elles paient elles-mêmes leur nourriture. Le Globe n’a trouvé aucune preuve de la distribution de cet argent aux infirmières, et les représentants de la CHL et de la province n’ont pas répondu aux nombreuses questions sur ces dépenses.
Photo de couverture : Linda Silas, présidente de la Fédération canadienne des syndicats d’infirmières et infirmiers, lors du rassemblement « Profits Font Mal » sur la Colline du Parlement le 13 février 2024.