Les militants ont transmis des messages clairs aux ministres de la Santé à Charlottetown (Î.-P.-É.) : Mettons fin à la privatisation, l’assurance médicaments maintenant!
Des travailleurs de la santé publique et des militants se sont rassemblés à l’extérieur de la réunion des ministres fédéraux, provinciaux et territoriaux de la Santé, à Charlottetown.
Les membres de la PEI Health Coalition, de la Coalition canadienne de la santé et de la Fédération canadienne des syndicats d’infirmières et infirmiers ont brandi des bannières pour s’exprimer en faveur des soins de santé publique et ont livré un message fort contre la privatisation des services de santé publique par l’utilisation de cliniques et d’agences privées à but lucratif.
Ils ont demandé que l’argent public vienne renforcer un système de santé publique qui manque de ressources.
Les orateurs ont exhorté les ministres à soutenir un programme public d’assurance médicaments universel, comme l’a promis le premier ministre.
Mary Boyd de la PEI Health Coalition, Linda Silas de la FCSII, Carl Pursey de la PEI Federation of Labour et Tracy Glynn de la Coalition canadienne de la santé ont plaidé en faveur d’une utilisation appropriée des fonds publics pour la mise en place d’un système de santé universel à payeur unique et pour la fin du recours aux infirmières intérimaires et aux prestataires de soins privés à but lucratif.
Les orateurs ont également souligné que plusieurs provinces disposent d’importants excédents, ce qui signifie que l’argent public n’est pas suffisamment utilisé pour soulager la souffrance des patients ainsi que le stress du personnel de santé et le manque d’effectifs.
Par un heureux hasard, alors que les ministres de la Santé se réunissaient et que les militants incitaient les élus à faire ce qu’il fallait, le bureau du directeur parlementaire du budget a publié des estimations budgétaires sur le coût d’un régime universel d’assurance médicaments à payeur unique.
Malgré un coût différentiel accru pour le payeur public, des économies généralisées peuvent être réalisées dans le cadre d’un régime d’assurance médicaments universel à payeur unique, selon le nouveau rapport du directeur parlementaire du budget
Les résultats du rapport sont favorables à la position des défenseurs des soins de santé publique au cours des 25 dernières années.
Les gros titres indiquent qu’un régime d’assurance médicaments à payeur unique permet aux contribuables d’économiser de l’argent dans l’ensemble de l’économie :
Le nouveau rapport est basé sur une application nationale de la liste des médicaments de la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ), avec un accès universel et un système de copaiement standardisé mis en œuvre par un payeur unique.
Selon nos estimations, le coût supplémentaire pour le secteur public est estimé à 11,2 milliards de dollars pour la première année et à 13,4 milliards de dollars pour les cinq années suivantes.
Les économies réalisées sur les dépenses de médicaments dans l’ensemble de l’économie grâce à un régime à payeur unique s’élèveraient à 1,4 milliard de dollars en 2024-2025, puis à 2,2 milliards de dollars en 2027-28.
Selon Thomas Linner, directeur de la Coalition manitobaine de la santé, « Les résultats du rapport du Bureau du directeur parlementaire du budget sont “Better than I could have dreamed!”
Le nouveau rapport, intitulé Estimation des coûts d’un régime d’assurance médicaments universel à payeur unique, est une mise à jour de la première estimation, Coûts pour le gouvernement fédéral d’un programme national d’assurance médicaments, publiée en 2017.
Selon Steve Morgan, de l’Université de la Colombie-Britannique, et grand spécialiste de l’assurance médicaments et de la politique des médicaments, le nouveau rapport part du principe que l’assurance médicaments nationale entraînera une augmentation de 13,5 % du nombre d’ordonnances exécutées au Canada.
« Il n’en tient pas compte lorsqu’il annonce des économies nettes de 5,4 % pour les Canadiens. Par conséquent, leur modèle représente plutôt une économie de 18,9 % par rapport à ce que ces ordonnances coûteraient autrement. »
« Étant donné que les Canadiens remplissent environ 750 millions d’ordonnances par an, l’étude du DPB indique que 100 millions d’ordonnances *de plus* seront remplies dans le cadre d’un régime d’assurance médicaments à payeur unique, pour un coût total de 5,4 % *moins* que ce que nous paierions sans ce régime. Ces 100 millions d’ordonnances sont mieux que gratuites dans le cadre d’un régime national d’assurance médicaments ».
Marc-André Gagnon, de l’Université de Carleton, et autre expert national de premier plan en matière d’assurance médicaments, affirme que l’exécution de ces ordonnances épargnera le système de soins de santé : « Avec une augmentation de 13,5 % des médicaments prescrits, cela signifie que 13,5 % des ordonnances nécessaires ne sont pas dûment exécutées, ce qui entraîne des coûts supplémentaires pour le système de soins de santé. »