Les gouvernements doivent agir pour que les gens reçoivent les soins nécessaires : Congrès du travail du Canada
Puisque les familles se heurtent à des portes fermées aux urgences, les gouvernements doivent agir sans tarder pour que les gens reçoivent les soins nécessaires.
Le Congrès du travail du Canada (CTC) dénonce le fait que les Canadien.e.s et Québécois.e.s se heurtent à des fermetures d’urgences, d’hôpitaux, d’unités de soins intensifs et de centres de naissance depuis des mois.
La ministre de la Santé de l’Ontario a déclaré lundi le 6 août que six hôpitaux avaient dû fermer des services – y compris des services d’urgences – au cours du week-end. Les juridictions de tout le pays ont signalé des fermetures similaires et des problèmes reliés au personnel et au recrutement.
Dans l’article de La Presse, on précise que ce n’est pas un manque de personnel qui cause les fermetures. Le ratio d’infirmières au Québec est de 762 par 100 000 habitants, contre 609 par 100 000 habitants en Ontario. En moyenne, dans les provinces canadiennes, on compte 662 infirmières par 100 000 habitants. Depuis 10 ans, ces ratios sont relativement stables.
« D’abord, il faut que le premier ministre du Canada et tous ses homologues provinciaux se réunissent et collaborent avec des professionnels de la santé pour s’assurer que les gens puissent accéder aux soins dont ils ont besoin. »
BEA BRUSKE, PRÉSIDENTE DU CONGRÈS DU TRAVAIL DU CANADA
Toujours selon La Presse, d’après les derniers chiffres disponibles, 78 204 infirmières étaient inscrites au tableau de l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec. Quelque 73 000 d’entre elles déclaraient être en emploi, et 61 946 œuvraient dans le réseau public. Plus de 11 000 infirmières travaillent donc hors du réseau public de santé.
Selon l’ex-ministre de la Santé du Québec , le Dr Réjean Hébert, la racine du problème c’est que les infirmières n’ont pas été suffisamment valorisées dans le secteur public. Les médecins ont eu d’importantes augmentations de salaire et les infirmières ont dû se contenter de 2 % par an.
Les syndicats du Canada, représentés par le CTC, exigent que les dirigeant.e.s canadien.ne.s agissent rapidement pour régler la crise dans le domaine de la santé.
Bea Bruske, présidente du Congrès du travail du Canada, pilier de la Coalition canadienne de la santé, a écrit au premier ministre Justin Trudeau et au ministre fédéral de la Santé, Jean-Yves Duclos, pour exiger qu’ils convoquent une réunion extraordinaire des premiers ministres et rappellent le Parlement, afin de renforcer de toute urgence notre système de santé.
Voici la lettre.
« Les parents ne devraient pas avoir à craindre d’amener leur enfant à l’urgence et de se heurter à une porte close. Notre système de santé affaibli doit faire face à une crise exigeant le leadership des gouvernements de tous les ordres », met en garde madame Bruske.
« D’abord, il faut que le premier ministre du Canada et tous ses homologues provinciaux se réunissent et collaborent avec des professionnels de la santé pour s’assurer que les gens puissent accéder aux soins dont ils ont besoin. »
Madame Bruske fait remarquer que si la volonté politique existe, il est possible d’agir rapidement. On sait que le Canada a dressé un plan d’urgence COVID et mis en œuvre de nouveaux programmes en quelques semaines, et ce, avec grand succès.
« Malgré le fait que le personnel de la santé exprime des mises en garde depuis des années au sujet de l’insuffisance chronique du financement et de l’éventualité d’une crise de dotation, les gouvernements n’ont pas agi. Ensuite, la COVID-19 a révélé à tous à quel point nous n’étions pas préparés à vivre une crise », poursuit madame Bruske. « Tirons les leçons appropriées de la pandémie et unissons-nous, au-delà des partis politiques et des ordres de gouvernement, pour régler cette crise. »
Madame Bruske ajoute qu’il est d’une importance cruciale que l’avis et l’expérience des infirmières et infirmiers et des autres travailleurs et travailleuses de la santé de première ligne – dont un nombre plus élevé que jamais s’épuise au travail – soient au cœur des mesures que les gouvernements mettent de l’avant. Dans un premier temps, les provinces doivent révoquer les lois qui ont privé le personnel de la santé de ses droits de négociation collective.
La population canadienne s’enorgueillit depuis longtemps du système de santé publique universel de son pays. Plutôt que d’appuyer les personnes qui fournissent les soins aux Canadien.ne.s, certains gouvernements ont adopté des lois draconiennes privant ce personnel de ses droits et réduisant sa rémunération.
Selon madame Bruske, « Les gouvernements doivent maintenant collaborer avec le personnel de la santé à l’adoption de solutions durables qui créent un système de santé publique plus résilient. »