Les élections québécoises s’en viennent à grands pas et la santé en sera la pièce centrale
La campagne électorale commence cette fin de semaine au Québec, soit le 28 août, et le vote aura lieu le 3 octobre.
Selon La Presse, le taux d’occupation des hôpitaux dépasse la capacité des effectifs en ce moment, et on observe une pénurie de personnel dans les services d’urgence, ce qui cause des fermetures.
La Coalition Solidarité Santé veut faire de l’assurance-médicaments un enjeu électoral au Québec.
Au Québec, il existe un large consensus sur l’assurance-médicaments. Mais il existe un manque de volonté politique, ce qui fait que les Québécois.e.s ont un système inéquitable et dispendieux.
En juin, nos alliés à la Coalition Solidarité Santé ont préparé une lettre en réponse à ce que le gouvernement de la CAQ propose sous le titre d’une « refondation » du système de santé, et un résumé de ce que les différents partis proposent en santé.
Voici un extrait de la réponse de la CSS face au plan du ministre de la Santé, Christian Dubé, de la CAQ :
« Le nombre croissant de contrats de gré à gré, sans appels d’offres publics, justifiés par l’état d’urgence sanitaire coûte collectivement de plus en plus cher. Ces contrats sont financés à même les fonds publics et grugent le financement déjà insuffisant du système public. Pour bâtir un réseau public fort, il faut non seulement s’affranchir des agences privées, mais aussi du privé tout court.
Le défi du gouvernement est donc d’améliorer les conditions de travail, de stabiliser les équipes, de diminuer la mobilité et d’agir concrètement sur les facteurs d’attraction et de rétention du personnel dans le réseau public tout en assurant la qualité et la continuité des services et des soins offerts.
Le Plan santé énonce des idées maîtresses sans prévoir d’échéancier ni de moyens concrets afin d’atteindre les objectifs énoncés. Pourtant, il semble que des échéanciers et des plans d’action existent, mais le sous-ministre adjoint responsable de l’accès à la documentation entourant le Plan santé, M. Daniel Desharnais, refuse de les diffuser sous prétexte de préserver la confidentialité. Ce manque de transparence constitue un grave affront à la démocratie et prive la population de données précieuses pour juger du plan. »
Selon une chronique d’Amélie Quesnel-Vallée, et de Rachel McKay, publiée dans le Leader Post, beaucoup se sont inquiétés lorsque Jacques Chaoulli (2006) a gagné son procès et que le Québec a réagi en adoptant le projet de loi 33, qui a ouvert la porte à la duplication de l’assurance privée pour un certain nombre de services de santé autrement assurés par l’État.
L’affaire Chaoulli devrait en fait être considérée comme un symptôme plutôt qu’une cause du fait que le Québec abrite ce qui est sans doute l’un des plus grands marchés privés de la santé au pays. En fait, la cause provient plutôt de la négligence des législateurs – qu’elle soit bénigne ou stratégique, et ce, pendant des décennies avant l’affaire Chaoulli – qui a permis à plusieurs foyers de privatisation de prospérer.
La Coalition Avenir Québec (CAQ) propose déjà la création d’une agence « Santé Québec » qui viendrait superviser tout le volet opérationnel du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS).
Le MSSS serait ainsi scindé en deux pour alléger sa structure, dont les failles ont été révélées pendant la pandémie, surtout en ce qui a trait aux soins de longue durée pour les aîné.e.s. L’agence « Santé Québec » aurait le mandat de coordonner les opérations du réseau de la santé et viendrait ainsi « séparer » les rôles entre les orientations et les opérations.
La CAQ compte actuellement 76 députés, contre 27 pour les libéraux, 10 pour Québec Solidaire, sept pour le Parti Québécois, un pour les conservateurs et quatre indépendants. Parmi ces 125 parlementaires, 34 ont annoncé leur intention de ne pas se représenter, dont 22 femmes.
Pour obtenir la majorité au Québec, un parti doit faire élire au moins 63 députés. La CAQ a remporté 74 sièges en 2018.
Le taux de participation aux élections québécoises est en baisse depuis 2012. Il est passé de 74,6 % cette année-là à 71,44 % en 2014, puis à 66,45 % en 2018.