Le SCFP demande que les normes de soins de longue durée comprennent : heures de soins, emplois à temps plein, et congés de maladie.
Par Pat Van Horne, membre du Syndicat des Métallos et du conseil d’administration de la Coalition canadienne de la santé
Le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) demande à l’Organisation de normes en santé (HSO) d’inclure, dans les nouvelles normes de soins de longue durée (SLD), un nombre déterminé d’heures de soins, des emplois à temps plein, et des congés de maladie rémunérés pour les travailleurs. Ces nouvelles normes devraient être communiquées vers la fin de 2022.
La nouvelle norme CAN/HSO 21001:2022 de HSO (norme sur les soins de longue durée) s’accompagnait d’une période de 60 jours, prenant fin le 27 mars 2002, pendant laquelle le public pouvait envoyer ses commentaires. Le directeur du comité technique, le Dr Samir Sinha, a précisé que plus de 6 000 réponses ont été reçues pendant tout le processus.
Le SCFP, membre de la Coalition canadienne de la santé, et autres organismes, demeurent inquiets par rapport à la piètre qualité des soins dans les établissements privés à but lucratif. Situation mise sous les projecteurs pendant la pandémie de COVID-19.
Bien que la nouvelle norme HSO reconnaisse le fait que les conditions de travail sont les conditions de soins, le SCFP souligne que la majorité du personnel en SLD travaille à temps partiel ou de façon occasionnelle, et que ces travailleurs doivent cumuler plusieurs emplois pour pouvoir joindre les deux bouts. Par conséquent, les résidents rencontrent des travailleurs qui ne connaissent pas les besoins, les préférences et les histoires personnelles de leurs patients. Pire encore, lorsque ces travailleurs tombent malades, sans avoir de congés de maladie rémunérés, ils sont devant le choix de mettre leurs patients à risque d’infection ou ne pas pouvoir subvenir à leurs besoins et à ceux de leur famille.
« De meilleures conditions de travail avec des emplois à temps plein et des congés de maladie rémunérés sont un préalable pour augmenter la qualité et la sécurité des soins aux patients », souligne le SCFP dans ses commentaires dans le cadre de la nouvelle norme HSO pour les SLD.
« Les normes ne veulent rien dire sans mesures concrètes pouvant être évaluées… De plus, la norme devrait exiger des établissements de SLD de dévoiler l’information, notamment les heures de soins directs par résident, par jour; le pourcentage d’heures faites par les employés à temps plein; et les états financiers afin de promouvoir une plus grande transparence et reddition de compte pour les résidents, les travailleurs et le public. »
Une deuxième norme est en train d’être élaborée par l’Association canadienne de normalisation (CSA). Elle offrira des directives par rapport aux pratiques d’exploitation, et à la prévention et au contrôle des infections dans les établissements de SLD. Cette norme est ouverte pour révision et commentaires du public jusqu’au 11 avril 2022. Le SCFP national a mentionné qu’il fera part de ses commentaires, et fera ressortir que les mesures de prévention et de contrôle des infections doivent être élaborées en consultation avec le personnel aux premières lignes.
« La pandémie de COVID-19 a démontré la nécessité d’agir fermement à l’échelle gouvernementale si nous voulons améliorer les soins de longue durée, et cela comprend une meilleure législation et règlementation, des processus d’inspection et des mesures coercitives », précise le syndicat.