Le régime national d’assurance-médicaments pourrait faire économiser plus de 1 600 $ par patient, et promouvoir la « pharmaco-équité », selon une étude
Bien que promis depuis longtemps, la population canadienne attend encore le régime public et universel, à payeur unique, et couvrant les médicaments sur ordonnance au Canada. Or, selon une nouvelle étude, le retard dans la mise en œuvre de ce régime a eu un coût pour les systèmes de soins de santé qui ont raté l’occasion de faire des économies.
Les chercheurs ont appris que, fournir gratuitement des médicaments aux patients diminue les coûts pour le système de soins de santé, et contribue à l’équité en santé.
POINTS SAILLANTS | |
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Question | Quel est le résultat d’éliminer les coûts assumés par les patients sur les dépenses totales de santé? |
Résultats | Dans cette deuxième analyse issue d’essais cliniques randomisés auprès de 786 patients recevant des soins primaires en Ontario, éliminer les coûts des médicaments que les patients paient de leur poche est lié à une réduction des dépenses totales de santé d’une médiane de 1 641 $ et d’une moyenne de 4 465 $ sur trois (3) ans. |
Interprétation | Ces résultats suggèrent qu’éliminer les coûts des médicaments que les patients paient de leur poche pourrait réduire les dépenses d’ensemble de santé. |
L’étude, publiée dans JAMA Health Forum a été menée auprès de 747 patients en Ontario ayant mentionné ne pas avoir pas fait exécuter une ordonnance dans l’année qui a précédé l’étude, ou ne pas avoir pris leurs médicaments tels que prescrits afin qu’ils durent plus longtemps en raison du coût.
Tous les patients ont eu accès aux services habituels de soins de santé, mais la moitié d’entre eux ont pu obtenir gratuitement les médicaments prescrits.
Les chercheurs ont été surpris des résultats drastiques. Fournir gratuitement les médicaments sur ordonnance à certains patients a permis au système public de soins de santé d’économiser une médiane de 1 641 $ par patient par année en aidant à prévenir des situations telles les visites imprévues à l’hôpital.
Les auteurs de l’étude écrivent : « la distribution gratuite des médicaments pourrait aider à atteindre l’objectif quintuple comprenant la réduction des dépenses de santé et une meilleure équité en santé ou en soins de santé et résultats de santé, en assurant que les moyens financiers ne soient pas un obstacle aux bénéfices des médicaments. »
Ils soulignent que les études appuient les demandent récente pour la « pharmaco-équité » ou l’accès à des médicaments de grande qualité, « qu’importe la race ou l’ethnie, le statut socioéconomique, ou la disponibilité de ressources financières. »
« J’ai été surpris par la magnitude des économies », a mentionné à CBC le Dr Nav Persaud de l’Hôpital St. Michael’s de Toronto, et un des auteur de l’étude. « Il semble que l’élimination des coûts des médicaments permet d’économiser en évitant les hospitalisations, les visites aux urgences, en plus de permettre aux gens d’être en meilleure santé, et de réduire les inégalités en santé. En bref, l’accès aux soins de santé est plus équitable. »
Les résultats positifs de cette étude devraient inciter Ottawa à aller de l’avant avec une loi sur l’assurance-médicaments dès que possible. C’est un engagement du premier ministre Trudeau l’an dernier envers Jagmeet Singh, chef du NPD, en retour du soutien du NPD au gouvernement libéral minoritaire.
Les fonctionnaires à Santé Canada seraient à élaborer des options pour la nouvelle législation alors que le temps presse pour adopter cette loi avant la fin de 2023.
En mars dernier, les bénévoles de la Coalition canadienne de la santé ont rencontré plus de 60 parlementaires pour demander une régime public et universel d’assurance-médicaments, tel que décrit par le propre conseil crée par le gouvernement, soit le Conseil consultatif sur la mise en œuvre d’un régime national d’assurance-médicaments, présidé par le Dr Eric Hoskins, ancien ministre de la Santé de l’Ontario. »
Le rapport aussi appelé Rapport Hoskins, publié en 2019 après de nombreuses consultations, recommande : « que le gouvernement fédéral collabore avec les gouvernements provinciaux et territoriaux afin d’établir au Canada un système public universel à payeur unique pour la couverture des médicaments d’ordonnance. »
Selon l’échéancier du Dr Hoskins, le régime national d’assurance-médicaments aurait dû commencer à offrir la couverture universelle d’une liste de médicaments essentiels le 1er janvier 2022. En se basant sur l’étude, nous pouvons présumer que ce retard a coûté très cher au système de soins de santé, et a eu un coût sur la santé de plusieurs personnes au Canada.