Le projet de loi C-64 sur l’assurance médicaments est bloqué au Sénat alors que les législateurs quittent pour l’été
Le Parlement a fermé ses portes pour les vacances avant que le projet de loi sur l’assurance médicaments, attendu depuis si longtemps, n’ait été adopté.
Les partisans du projet de loi C-64 affirment qu’il s’agit d’une première étape vers une couverture universelle et unique de tous les médicaments nécessaires, une demande de longue date du mouvement syndical et des défenseurs des soins de santé publique.
La législation commencerait par rendre les médicaments contre le diabète et le contrôle des naissances accessibles à toute personne possédant une carte de santé.
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— Kim Pate (@KPateontheHill) June 19, 2024
Dans un article publié par la Coop Média NB, le journaliste David Gordon Koch décrit la situation de Marty Bourgeois, un résident de Moncton, pour qui la couverture prévue dans le projet de loi n’arrive pas assez rapidement. M. Bourgeois, 40 ans, a reçu un diagnostic de diabète de type 2 après s’être effondré dans son appartement en 2022. Comme beaucoup de patients, il a rationné ses médicaments, y compris l’insuline qui lui sauve la vie.
« Je n’ai pas été en mesure d’assurer l’entretien de mon diabète en raison de mes faibles moyens financiers », a-t-il déclaré.
M. Bourgeois, qui occupe un emploi à faible salaire et physiquement exigeant, paie 88 $ par mois en primes pour son inscription au régime d’assurance médicaments du Nouveau-Brunswick, qui couvre en partie le coût de ses médicaments, mais pas celui des fournitures dont il a besoin, comme les seringues.
En tenant compte de ses primes, M. Bourgeois estime qu’il paie entre 250 et 275 dollars par mois pour ses traitements. Les coûts peuvent atteindre plus de 350 dollars s’il faut remplacer du matériel défectueux. « Ce n’est pas pratique », a-t-il déclaré lors d’une entrevue.
Il n’est pas le seul. Les patients rationnent souvent leurs médicaments et doivent faire des choix difficiles : entre le loyer, l’épicerie et les médicaments sur ordonnance.
Au Canada, le seul pays ayant un système de santé universel sans couverture universelle des médicaments en dehors des hôpitaux, les personnes à faible revenu qui n’ont pas d’assurance médicament privée sont plus susceptibles de renoncer à des médicaments en raison de leur coût.
Ce problème est particulièrement grave au Nouveau-Brunswick, où le taux de diabète est l’un des plus élevés au Canada, selon l’étude de l’Institut de recherche sur le diabète de l’Université du Nouveau-Brunswick et le Système canadien de surveillance des maladies chroniques (SCMC).
Photo de couverture : Marty Bourgeois, 40 ans, habitant de Moncton, tient les pilules de metformine qu’il utilise pour traiter son diabète de type 2. Photo par David Gordon Koch.