Le Budget fédéral alternatif présente les « priorités essentielles » du nouveau Parlement
OTTAWA – Alors qu’un nouveau parlement minoritaire prend forme à Ottawa, le Budget fédéral alternatif (BFA) du Centre canadien de politiques alternatives (CCPA) présente les priorités politiques urgentes d’une relance postpandémique inclusive menée par les pouvoirs publics.
« L’heure n’est pas aux économies de bouts de chandelle. Il faut maintenir le cap pour que l’intervention extraordinaire des pouvoirs publics en temps de pandémie se transforme en une relance vigoureuse, pilotée par les pouvoirs publics, qui ne laisse personne en plan », déclare David Macdonald, économiste principal du CCPA.
Produit de la collaboration de dizaines d’organisations et d’experts éminents de la société civile, le BFA permettrait de créer ou maintenir 650 000 emplois sur trois ans, indépendamment de l’actuelle reprise économique postpandémie, tout en faisant augmenter les investissements fédéraux dans les services et programmes publics essentiels de 90 milliards de dollars d’ici 2024-25.
De nouvelles mesures fiscales sont proposées, notamment la mise en place d’un impôt sur la richesse, d’un impôt sur les superprofits des entreprises et d’un impôt minimum des sociétés multinationales, afin de financer les investissements tout en maintenant le ratio du service de la dette par rapport au PIB à son plus bas niveau historique et même moins.
« Si le programme d’avant la pandémie visait la prospérité d’un petit nombre, celui d’après la pandémie doit viser le bien-être du plus grand nombre, ajoute Katherine Scott, chercheure principale du CCPA. Le BFA de cette année présente exactement les politiques qu’il faut mettre en place pour soutenir ceux qui ont essuyé le plus gros des répercussions de la COVID-19. »
Le BFA propose également une approche différente des soins de santé au Canada, à savoir une approche qui renforce et développe le système de soins de santé existant, mais surtout, qui tient compte des déterminants sociaux et écologiques de la santé et qui adopte les priorités qui suivent pour garantir l’équité en santé pour tous.
Entre autres priorités du BFA en matière d’action politique immédiate, citons les suivantes :
Investir dans l’économie des soins en finalisant les services de garde d’enfants à 10 $ par jour et en éliminant la quête de profit de l’équation, tant dans le secteur des services de garde que dans celui des soins de longue durée (SLD). Le BFA augmente également les transferts provinciaux en matière de santé et élargit les soins couverts par le système public afin d’inclure l’assurance-médicaments, un programme national de santé mentale, un plan national de soins dentaires et 10 jours de congé de maladie payés. Notre plan budgétaire prévoit 6 milliards de dollars sur trois ans pour instaurer des normes nationales de SLD.
Encadrer une transition équitable pour sortir de l’économie pétrolière et gazière en imposant un moratoire sur les nouvelles activités d’exploitation des combustibles fossiles, en créant la Prestation de transition équitable pour soutenir les travailleurs dans leur transition vers une nouvelle économie verte, en consacrant 1,6 milliard de dollars supplémentaires par année au financement des engagements internationaux du Canada en matière de climat, et en créant des communautés plus vivables.
Faire progresser la réconciliation en investissant 6,9 milliards de dollars sur trois ans dans les infrastructures vertes des communautés autochtones, ainsi que dans le soutien aux gouvernements des Premières Nations et à la souveraineté alimentaire.
Soutenir les travailleurs et créer un seuil de revenu prévisible par le biais de la nouvelle Prestation d’invalidité canadienne et du nouveau Revenu de subsistance canadien, en plus de ramener l’âge d’admissibilité aux prestations aux aînés et d’instaurer un minimum de subsistance de 500 $ pour les prestations d’assurance-emploi.
S’attaquer à la crise du logement en recentrant les programmes existants sur les personnes qui en ont le plus besoin et en comblant le fossé pour les locataires et les communautés autochtones, au moyen notamment d’une augmentation du nombre de logements sociaux abordables, pour un investissement global de 13 milliards de dollars sur trois ans.
Veiller à ce que le Canada tienne ses promesses sur la scène internationale en approuvant sans réserve le projet de l’Organisation mondiale du commerce visant à déroger aux brevets et autres droits de propriété intellectuelle sur les vaccins et traitements contre la COVID-19, en augmentant l’aide internationale du Canada et en se retirant des traités d’investissement qui portent atteinte aux droits de la personne et nuisent la protection de l’environnement.
Investir dans des villes dynamiques où il fait bon vivre en transférant aux municipalités une partie des recettes de la TPS, d’une valeur de 27 milliards de dollars sur trois ans. « Même en faisant de nouveaux investissements majeurs au Canada, le BFA maintient les frais d’intérêt sur la dette à un niveau historiquement bas ou presque. Il ne déplace pas le déficit fédéral vers un autre secteur, comme ceui des ménages ou des entreprises, explique David Macdonald. Le BFA est un plan directeur pour un changement de politique transformateur, nécessaire, urgent et fiscalement réalisable. »
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À propos du Budget fédéral alternatif : Le BFA, qui en est à sa 26eannée d’existence, est le produit de la collaboration d’une centaine d’économistes et d’experts sectoriels canadiens soucieux de répondre aux défis les plus pressant de la société en présentant des solutions politiques progressistes ainsi que les moyens de les financer.
Mission essentielle : Une reprise juste et équitable est disponible pour téléchargement sur www.policyalternatives.ca/MissionEssentielle.