L’avenir des libéraux dépend de l’assurance médicaments de Mark Holland : le directeur de la coalition
Re : Pour les Canadiens frustrés par le système de santé, le nouveau ministre Holland apporte « plus de punch » aux communications, par Ian Campbell (The Hill Times, 24 août 2023).
Ian Campbell, du Hill Times, s’est emparé de l’histoire que la plupart des experts politiques ont manquée cet été : la fortune des libéraux dépend du nouveau ministre de la Santé, Mark Holland.
En fait, Mark Holland pourrait représenter leur meilleure chance d’éviter des élections fédérales l’année prochaine, élections qui pourraient remettre les clés du gouvernement aux conservateurs de Pierre Poilievre, selon les projections fédérales de QC125Canada.
Voici pourquoi. Si la législation libérale sur l’assurance médicaments promise au NPD dans l’accord de confiance et d’approvisionnement est trop faible, l’accord de stabilité de trois ans conclu entre Justin Trudeau et Jagmeet Singh pourrait s’effondrer avant la veille du Jour de l’an. Cela obligerait le gouvernement minoritaire à rechercher le soutien des partis d’opposition, vote par vote, afin d’éviter de tomber sur une mesure de confiance et de provoquer des élections.
Les conversations que nous avons eues à Ottawa indiquent que les libéraux sont toujours divisés sur leur plan d’assurance médicaments promis depuis longtemps, le NPD de son côté, reste uni dans sa demande d’un programme public et universel pour aider un adulte sur cinq au Canada qui a déclaré ne pas avoir d’assurance médicaments pour couvrir les coûts de ses médicaments en 2021, selon Statistique Canada.
D’une part, l’ancien ministre libéral des Finances, Bill Morneau, propose de « combler les lacunes » par une option d’assurance publique, un plan soutenu par les compagnies d’assurances privées et l’industrie pharmaceutique.
De l’autre, l’ancien ministre libéral de la Santé de l’Ontario, le Dr Eric Hoskins, recommande un régime universel à payeur unique pour tous, qui réduirait le rôle des assurances privées et freinerait la flambée des coûts des médicaments.
Bien entendu, la pandémie de la COVID-19 a renforcé la position des sociétés pharmaceutiques, et les divisions actuelles au sein des libéraux ont bloqué les progrès en matière d’assurance médicaments, jusqu’à ce que le NPD en fasse une condition de son soutien.
Si certains libéraux pensent qu’ils peuvent faire passer au Parlement un projet de loi faible sur l’assurance médicaments, ils risquent d’avoir une mauvaise surprise.
« Seul un régime d’assurance médicaments à payeur unique permettra de réaliser les économies, l’efficacité et l’équité qui caractérisent le programme de l’assurance-maladie canadienne. Toute autre solution sera inacceptable pour les Canadiens et le NPD », a déclaré en juin Don Davies, porte-parole du NPD en matière de santé, soutenant le point de vue du Dr Eric Hoskins. Les experts en santé publique et les organisations telles que la Coalition canadienne de la santé, ainsi que toutes les commissions qui se sont penchées sur le problème, sont du même avis.
Le temps presse et les libéraux doivent faire un choix. S’ils font le mauvais choix, ils risquent de se retrouver à lutter pour leur survie. S’ils font un choix judicieux, ils pourront conserver un gouvernement stable pendant encore deux ans.
La bonne nouvelle, c’est que M. Holland est peut-être la personne la mieux placée pour ramener les libéraux sur le droit chemin. Sa connaissance des soins de santé publics et son expérience au sein de la Fondation des maladies du cœur — qui soutient l’assurance médicaments universelle publique —, sa familiarité avec l’entente entre les libéraux et les néo-démocrates en tant qu’ancien leader parlementaire du gouvernement, et ses bonnes relations personnelles avec M. Davies sont tous de bon augure.
Le Parlement reprendra ses travaux dans quelques semaines et le ministre Holland s’est engagé à présenter la Loi sur le régime d’assurance médicaments du Canada peu après. Je pense que la plupart des députés préféreraient continuer à aider les Canadiens grâce à des médicaments sur ordonnance abordables, plutôt que d’imprimer de nouvelles affiches de campagne pour les élections l’année prochaine.
(Photo de couverture: https://twitter.com/markhollandlib)