L’Association médicale du Canada recommande la nomination d’un administrateur en chef de la responsabilisation en santé
Ça fait longtemps que les observateurs et ceux qui prônent la santé publique se plaignent du manque d’imputabilité des provinces et territoires en matière des transfers de santé.
Les transferts fédéraux en matière de santé dépassent les dépenses provinciales malgré les critiques des premiers ministres.
L’année dernière, le gouvernement fédéral a annoncé un financement de 196 milliards de dollars sur dix ans pour améliorer l’accès aux soins de santé. Environ 45 milliards de dollars étaient du financement nouveau.
Le gouvernement du Canada apporte un soutien financier important aux gouvernements provinciaux et territoriaux sur une base continue pour les aider à offrir des programmes et des services. Il existe quatre principaux programmes de transfert : le Transfert canadien en matière de santé, le Transfert canadien en matière de programmes sociaux, la péréquation et la formule de financement des territoires.
En échange de ces fonds, les provinces et les territoires ont été invités à améliorer le partage des données afin de mesurer les progrès accomplis. En mars, le Québec est devenu la dernière province à s’engager.
La Presse Canadienne, en partenariat avec le Humber College StoryLab, a recueilli des données sur les budgets de santé provinciaux et les transferts fédéraux en matière de santé de 2004 à 2023 afin de suivre les dépenses annuelles depuis le lancement de l’accord fédéral-provincial sur la santé en 2004 sous l’égide de l’ancien premier ministre libéral Paul Martin.
Malgré les critiques des premiers ministres provinciaux qui disent que le fédéral ne leur accorde pas suffisamment d’argent pour la santé, une analyse de 20 ans de données sur le financement de la santé montre que les transferts fédéraux ont largement dépassé les augmentations des budgets de santé provinciaux.
Pour mettre les choses au clair l’Association Médicale Canadienne (AMC) souhaite créer un poste de responsable national de la santé, qui serait chargé de suivre les progrès et de rendre compte de l’efficacité des dépenses de santé.
« Il ne fait aucun doute qu’une responsabilisation accrue est essentielle pour réussir la mise en œuvre de changements durables au sein de notre système de santé. La création d’un poste d’administrateur en chef de la responsabilisation en santé reflète l’importance de la collaboration entre les administrations afin d’améliorer la transparence et d’accélérer le changement, » dit Dre Joss Reimer, présidente de l’AMC.
L’AMC a publié un nouveau rapport comparant les ententes bilatérales de financement de la santé signées avec les provinces/territoires et le gouvernement fédéral.
L'AMC est déçue et mécontente de la proposition fiscale fédérale faite le 11 juin, qui ne tient pas compte des médecins qui dépendent de leur société professionnelle pour fournir des services de santé indispensables.
— Association médicale canadienne (@AMC_Sante) June 14, 2024
Notre déclaration : https://t.co/jH7BzNwZgc
L’analyse approfondie préparée par Deloitte vise à établir la meilleure approche pour que le nouveau financement soit géré de façon stratégique et profite à l’ensemble de la population canadienne. Compte tenu de la complexité de chaque entente, le rapport conclut qu’il faut effectuer un suivi plus serré des améliorations à la prestation des soins de santé et des résultats pour la patientèle.
L’Association médicale canadienne indique que son nouveau rapport révèle que cinq provinces et territoires n’ont pas d’objectifs en matière d’accès électronique aux données de santé et que sept n’ont pas d’objectifs en matière de partage de l’information, et aucune province ni aucun territoire n’a établi d’objectif d’élimination des fermetures de salles d’urgence.
L’AMC presse tous les ordres de gouvernement d’adopter des solutions pour faire en sorte que ce financement historique transforme véritablement notre système de santé. À ce jour, plus de 6,5 millions de Canadiennes et de Canadiens n’ont pas de médecin, les retards en matière d’interventions chirurgicales demeurent considérables, et la pénurie de ressources humaines en santé est criante.
Compte tenu de l’ampleur des améliorations requises pour sortir le Canada de la crise des soins de santé, et les ressources nécessaires pour assurer le suivi de la situation dans toutes les provinces et tous les territoires, l’AMC demande la création d’un poste d’administrateur ou administratrice en chef de la responsabilisation en santé à l’échelle nationale dont le mandat serait de surveiller les progrès et de rendre compte de l’efficacité des dépenses en santé afin d’améliorer l’accès aux soins pour toute la population. Le rapport complet de Deloitte est accessible ici.