La nouvelle PDG de l’agence Santé Québec cherche des manières d’économiser 1 milliard de dollars dans le réseau de la santé « sans affecter les services à la population »
Avant même que la nouvelle Agence Santé soit mise en place la nouvelle patronne Geneviève Biron et le Ministre de la santé Christian Dubé ont mis en place un gel d’embauche, de l’abolition de postes, et une interdiction aux travailleurs/euses de la santé de travailler dans deux endroits différents du réseau.
Des milliers de travailleurs/euses de la santé du Québec qui cumulent deux emplois se voient privés de leurs heures supplémentaires.
De nombreux emplois dans le système sont mal rémunérés, ce qui signifie que beaucoup d’employées, en particulier ceux qui ont une famille, prennent des emplois supplémentaires dans le système pour joindre les deux bouts.
Cette décision du ministère de la santé intervient avant la réforme du système de santé de la province, Santé Québec, qui regroupera les hôpitaux et les cliniques du Québec sous la responsabilité d’un seul employeur à partir du 1er décembre.
Selon la Montreal Gazette, dans le cadre de cette restructuration spectaculaire, le gouvernement a demandé aux employés travaillant des heures supplémentaires dans plusieurs hôpitaux de ne choisir qu’un seul poste, ce qui a laissé beaucoup d’entre eux dans l’embarras pour rattraper leur perte de revenu.
Biron, nouvelle PDG de Santé Québec, s’est engagée à réduire les coûts en diminuant les « doublons » dans le système. L’embauche de personnel administratif est également suspendue.
Le système souffre déjà d’une pénurie d’infirmières. Beaucoup d’entre elles choisissent de travailler pour des agences privées, ou quittent tout simplement le secteur des soins de santé.
Un rapport de Statistiques Québec montre que près d’un quart de tous les postes vacants au Québec se trouvent dans le secteur des soins de santé et de l’assistance sociale. En 2023, l’industrie des soins de santé et de l’assistance sociale affichait l’un des taux de postes vacants les plus élevés au Québec, soit 7,4 %, comparativement à 4,5 % pour l’ensemble des industries. Ce taux a doublé par rapport à 2019, alors qu’il se situait à 3,5 %.
Près de 1,9 million de Québécois n’ont pas de médecin. Un record national est en train d’être établi au Québec avec près de 800 médecins qui se sont complètement retirés du système public, alors que dans le reste du Canada, ils sont moins de 15.
L’ex-PDG de Biron Groupe Santé a étaler ses quatre priorités pour un entretien avec le Journal de Montréal :
- Améliorer l’accès aux soins de santé;
- Tenir compte de l’humain, autant pour les employés que pour les usagers;
- Plus d’efficacité;
- Et trouver les causes des problèmes récurrents plutôt que de mettre des pansements à la dernière minute.
Provenant elle-même du milieu privé, Biron a dit au Journal qu’elle n’entend pas freiner le recours aux cliniques privées à grands frais qui grugent les employés du réseau public.
«On ne peut pas s’en priver», lance-t-elle, assumant le jeu de mots. Même si elle plaide pour un réseau public fort, elle estime que le privé, à but lucratif d’où elle provient est une «soupape» importante.
Six remèdes pour révolutionner le système de santé au Québec
L’institut de la Recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS) propose des mesures qui non seulement entraîneraient une diminution des dépenses, mais aussi un transfert de fonds du réseau privé vers le réseau public.