La confiance du cabinet dans l’accord entre les libéraux et les néo-démocrates est une bonne nouvelle pour l’assurance médicaments
Le cabinet libéral fédéral est sorti de sa retraite de trois jours cette semaine, persuadé que l’accord politique du gouvernement avec le NPD tiendra jusqu’à son expiration au printemps prochain.
C’est une bonne nouvelle pour les millions de Canadiens qui attendent le programme national d’assurance médicaments promis depuis longtemps, qui doit encore surmonter plusieurs obstacles dans les mois à venir avant que les gens puissent recevoir des médicaments gratuits sur ordonnance.
« J’ai bon espoir que l’accord est bon, qu’il est solide et que nous irons jusqu’à la fin du mois de juin », a déclaré Karina Gould, leader parlementaire du gouvernement, mardi, comme le rapporte la CBC.
La promotion de l’assurance médicaments est une condition essentielle de l’accord entre les libéraux et les néo-démocrates en échange des votes du NPD pour soutenir les libéraux minoritaires. L’accord a été signé par le premier ministre, Justin Trudeau et le chef du NPD, Jagmeet Singh en mars 2022, peu après que la Coalition canadienne de la santé ait lancé sa campagne historique Santé et Espoir 2025, d’une durée de trois ans, afin de s’assurer que le gouvernement respecte ses engagements en matière de soins de santé.
L’accord entre les libéraux et les néo-démocrates a failli échouer à cause de l’assurance médicaments
La confiance dans la conclusion de l’accord en 2025 n’a pas toujours été aussi grande. Il y a un an, le premier ministre Trudeau a remanié son cabinet et nommé Mark Holland au poste de ministre de la Santé, ce qui l’a rendu responsable de l’introduction d’une législation sur l’assurance médicaments acceptable pour le NPD. Un projet de loi solide était essentiel pour éviter que le NPD ne retire son soutien.
À l’époque, j’écrivais : « Holland est peut-être la personne la mieux placée pour ramener les libéraux sur le droit chemin ». Le cabinet était divisé sur la question de l’assurance médicaments et risquait de perdre le soutien du NPD si le projet de loi était trop faible.
En fait, le NPD a rejeté une version préliminaire du projet de loi qui lui a été présentée en privé en octobre dernier et a renvoyé les libéraux à leur planche à dessin.
Les conservateurs attendant dans les coulisses la possibilité de renverser le gouvernement et de provoquer des élections anticipées, les négociations sur l’assurance médicaments se sont achevées en février.
Les militants se mobilisent pour l’assurance médicaments
En février, la Coalition canadienne de la santé a rassemblé des centaines de travailleurs de la santé et de militants sur la Colline du Parlement pour un rassemblement de masse et des dizaines de rencontres individuelles avec des députés et des sénateurs. Notre journée d’action pour l’assurance médicaments en mai a été soutenue par des milliers de personnes qui ont envoyé des courriels aux députés.
Ensemble, nous avons contribué à renverser la vapeur. Le 29 février dernier, le gouvernement a présenté le projet de loi C-64, la Loi sur l’assurance médicaments, sous les applaudissements nourris des défenseurs de l’assurance médicaments, et s’est engagé à verser 1,5 milliard de dollars pour lancer le programme dans le budget 2024 — une première historique pour l’inclusion de l’assurance médicaments dans un budget fédéral. Le NPD a approuvé et le programme a progressé, malgré les protestations des grandes industries de l’assurance médicaments et de l’assurance.
L’assurance médicaments bénéficie d’un large soutien public
Au cours de l’été, les libéraux et les néo-démocrates ont fait la promotion du nouveau régime d’assurance médicaments, qui bénéficie d’un large soutien. Un sondage réalisé par Environics Research pour la Coalition canadienne de la santé a révélé que six Canadiens sur dix (62 %) ont entendu parler de la nouvelle loi fédérale sur l’assurance médicaments. Les trois quarts des Canadiens sont favorables à la mise en place d’un régime national d’assurance médicaments, quatre sur dix se déclarant même très favorables à cette idée.
Le Parlement reprend ses travaux dans trois semaines, et la priorité absolue de la Coalition canadienne de la santé est de faire en sorte que le projet de loi C-64 sur l’assurance médicaments soit adopté par le Sénat et devienne une loi dès que possible, probablement en octobre. Nous avons organisé une conférence de presse et rencontré des sénateurs clés pour que le projet de loi C-64 franchisse la ligne d’arrivée, en leur rappelant que les Canadiens ne peuvent pas attendre pour l’assurance médicaments.
Ensuite, nous travaillons également avec des alliés dans les provinces et les territoires pour inciter les premiers ministres à collaborer avec le gouvernement fédéral. Selon le sondage d’Environics, la grande majorité (80 %) souhaite que leur premier ministre collabore avec le gouvernement fédéral pour mettre en œuvre l’assurance médicaments.
L’assurance médicaments est-elle un enjeu électoral ?
Plusieurs provinces ont des élections cet automne, notamment la Colombie-Britannique, la Saskatchewan et le Nouveau-Brunswick. Attendez-vous à ce que l’assurance médicaments soit un enjeu électoral, car près de la moitié des répondants (46 %) affirment qu’ils seraient moins enclins à voter pour leur premier ministre s’il refusait de collaborer avec le gouvernement fédéral en matière d’assurance médicaments.
Le temps presse également avant les prochaines élections fédérales, prévues au plus tard en octobre 2025. Après des années de travail acharné et de persévérance, les partisans de la santé publique pourraient voir les premières personnes recevoir des médicaments gratuits dans le cadre du régime national d’assurance médicaments dans les mois à venir.