Améliorer les performances des salles d’opération et la capacité des soins aigus : Séries de solutions, partie IX
Il s’agit de la neuvième partie d’une série qui examine les obstacles politiques et solutions afin de réduire les temps d’attente en chirurgie au Canada. Les séries ont été adaptées d’un document de recherche par Andrew Longhurst. Le document au complet avec une liste de références pour les notes de bas de page est disponible ici.
Rationaliser la capacité publique et la performance des salles d’opération peut aussi mener à des réductions importantes des temps d’attente et l’efficacité des coûts. Des stratégies spécifiques comprennent l’optimisation de la programmation et la réduction des temps d’arrêt. Par exemple, si deux salles d’opération sont utilisées avec un horaire décalé, les équipes de chirurgie peuvent se rendre d’une salle à l’autre alors que leurs patients se préparent pour leur chirurgie par d’autres membres de l’équipe. D’autres efforts afin de maximiser le temps de salle d’urgence peuvent aussi inclure le déménagement des procédures moins complexes en dehors des salles d’opération de l’hôpital à des salles d’intervention spécialisées pour les patients externes, programmer les cas plus complexes à la fin de la journée (ce qui réduit les retards et les annulations), et investir dans l’équipement supplémentaire pour que les chirurgiens ne perdent pas de temps en espérant que l’équipement soit nettoyé. Normaliser les procédures de chirurgie, l’équipement et les pratiques cliniques peut réduire la variation et augmenter la productivité avec un investissement financier relativement faible. La capacité supplémentaire peut être créée en étendant les heures des salles d’opération.
La recherche internationale démontre qu’augmenter la capacité du secteur public, au lieu de la sous-traitance, a le meilleur potentiel de réduire les attentes à long terme.[108] De plus, augmenter la capacité d’hôpital du secteur public à long terme peut effectivement réduire les temps d’attente. Une étude OECD de pays à haut salaire a trouvé qu’un plus grand nombre de lits à soins aigus est associé à des temps d’attente moins longs,[109] et une révision de 103 articles académiques et de documents politiques ont conclu que « des comparaisons transnationales suggèrent un lien consistant entre une plus grande capacité (par exemple, des lits pour soins aigus, des médecins, des dépenses totales) et des temps d’attente moins longs et des investissements proactifs et ciblés dans la capacité du secteur public sont une stratégie efficace à long terme pour contrôler les temps d’attente. »[110] En réponse aux arriérés chirurgicaux, la plupart des provinces se sont concentrées presque exclusivement sur l’augmentation des volumes soit en étendant les heures des salles d’opération publiques, la sous-traitance ou les deux.
Augmenter l’accès aux foyers de soins pour personnes âgées et aux soins communautaires
Un meilleur accès aux soins universels à domicile et aux soins communautaires de haute qualité pour les personnes âgées réduira le manque de lits, les annulations de chirurgies programmées et en fin de compte, les temps d’attente de chirurgies pour tous les patients.[111] Les soins à domicile et communautaires incluent le soutien à domicile (par exemple, les services de soins personnels et l’aide avec le ménage, le cuisinage et prendre ses médications), soins infirmiers à domicile, la thérapie de réadaptation, les soins à long terme et palliatifs.
Plusieurs patients occupant des lits d’hôpitaux pour patients hospitalisés ne peuvent pas sortir de l’hôpital en raison du manque d’alternatifs communautaires. Ils sont référés comme des patients relevant « d’un autre niveau de soins », et la majorité est des personnes âgées.[112] Alors que notre population vieillit, plus de gens exigeront des soins à domicile, des soins à long terme et des soins palliatifs.[113] Un rapport de 2012 de l’Institut canadien d’information sur la santé suggère que les personnes avec des besoins complexes, avec un manque d’appui personnel, et ceux avec des symptômes de démence, y compris des défis de comportement, sont plus portés que d’autres d’être aux soins aigus qu’à l’admission dans un établissement de soins de longue durée.[114]
Selon la Wait Time Alliance (une organisation représentant 18 associations de spécialistes médicaux), « la question d’un autre niveau de soins représente le plus grand défi afin d’améliorer les temps d’attente du système de soins de santé. »[115] L’alliance souligne l’urgence d’améliorer l’accès des soins aux personnes âgées afin de réduire les taux élevés des patients à autre niveau de soins : « Si nous pouvons améliorer comment nous prenons soin de nos personnes âgées, » déclare la Wait Time Alliance, « nous ferons un grand pas vers la création d’un système de soins de santé performant, au bénéfice de tous les patients. »[116] Un investissement important dans les soins des personnes âgées peut réduire l’encombrement des hôpitaux et les temps d’attente.
- Lire la suite de la série Solutions d’Andrew Longhurst, une série de 11 articles sur les moyens de réduire les temps d’attente en chirurgie au Canada.
Traduction par le Syndicat du Nouveau-Brunswick
[108] Kreindler, 2010, p. 12; Rachlis, 2005.
[109] Borowitiz et al., 2013, 27.
[110] Kreindler, 2010, 14.
[111] Wait Time Alliance, 2015, 2.
[112] Au Canada, l’âge moyen des patients d’un autre niveau de soins est 80 ans (CIHI, 2009, p.6).
[113] Les soins à domicile est un terme général comprenant les services professionnels de soins infirmiers à domicile et services paramédicaux (par exemple, la physiothérapie) et les soins à domicile fourni par un travailleur non réglementé d’aide à domicile ou d’aide à la personne.
[114] Institut canadien d’information sur la santé, 2012.
[115] Wait Time Alliance, 2015, p. 2.
[116] Ibid., p. 7.