Hommage à Lorraine Guay (1943-2022) et nos condoléances à celles et ceux qui ont milité à ses côtés
Le site Web de nos ami.e.s de la Coalition Solidarité Santé a publié un hommage à la grande militante Lorraine Guay, infirmière, qui a assisté à une dernière réunion de la CSS pas plus tard qu’au printemps, quelque mois avant sa mort.
Françoise David, Manon Massé, Nancy Burrows, Élisabeth Germain, Suzanne Loiselle, Maguy Métellus et Mercédez Roberge, ainsi qu’une quarantaine d’autres signataires représentant les différents groupes militants du Québec, ont publié un vibrant hommage à Lorraine Guay, qui s’intitule « Lorraine Guay, notre sœur de lutte », qui a été publié dans les pages de la section Opinion du Devoir.
En voici un extrait :
« Lorraine est née à Verdun en 1943 dans un milieu modeste, dont elle sera toujours fière. Très tôt, elle s’engage dans des combats pour la justice sociale. De la Jeunesse Étudiante Catholique locale et internationale à la clinique communautaire de Pointe-Saint-Charles et au Regroupement des ressources alternatives en santé mentale ; du Salvador, où elle passe plusieurs mois comme infirmière dans des zones contrôlées par la guérilla, au Nicaragua et au Chili ; de la marche Du pain et des roses (1995), où elle anime un contingent de marcheuses, à la Marche mondiale des femmes, dont elle est une brillante stratège et pédagogue ; du Mouvement démocratie nouvelle à des coalitions en appui au peuple palestinien, Lorraine ne finit jamais de nous étonner. »
Lorraine Guay a été interviewée par Pascale Dufour, professeure à l’Université de Montréal, et le résultat a donné un livre qui s’intitule « Qui sommes-nous pour être découragées ? », (Écosociété, 2019), dans lequel Mme Guay parle de ses combats, de ses doutes et de ses espoirs. Selon les auteurs du texte du Devoir, Mme Guay avait quelque chose de la grande Madeleine Parent, syndicaliste et féministe décédée en 2012 : cette absolue conviction qu’on n’a pas le droit de lâcher, quelle que soit la période dans laquelle on vit.
Sur la page Facebook de « Presse-toi à gauche — une tribune libre pour la gauche québécoise en marche », il y a également eu beaucoup de témoignages anonymes, dont celui-ci :
« Oh! que je suis triste d’apprendre cette nouvelle! Lorraine m’a marquée profondément et souvent, lorsque je suis découragée de la lutte, je me rappelle ses paroles comme quoi les luttes sociales sont longues, beaucoup plus que notre vie, et qu’il faut considérer notre contribution comme un apport à la longue trame de la transformation vers la justice et la dignité. Ce soir, en me remémorant mes pas assez nombreuses rencontres avec cette grande militante, je réaffirme mon engagement! Repose en paix, Lorraine, nous sommes nombreuses à avoir été marquées par ton parcours et nous continuerons à nous en inspirer! »
« Il faut faire un travail de fond, parce que les luttes sont longues. Il faut agir même si on n’a pas un résultat demain matin. Je n’en profiterai pas dans le temps qu’il me reste à vivre, mais j’y aurai participé. J’aurai une sorte de satisfaction, de dignité personnelle d’avoir contribué à ça. »
La voici en entretien avec l’animatrice Marie-Louise Arsenault à l’émission « Plus on est de fous, plus on lit! » sur les ondes de Radio-Canada, diffusée le mardi 19 mars 2019.
Lorraine Guay est née le 25 janvier 1943, et morte le 17 juin 2022. Dans les prochains mois, il y aura un hommage pour elle au Centre Saint-Pierre, au 1212 Panet, à Montréal.