Les soins de santé sont la raison pour laquelle notre taux de mortalité lié à la COVID est si inférieur à celui des États-Unis
Selon un article publié par la British Broadcasting Corporation, le Canada s’en est beaucoup mieux tiré lors de la crise de la COVID que ses voisins du sud, et ce, malgré des facteurs démographiques similaires : inégalités de revenus, différences géographiques, taux d’obésité et d’hypertension.
Selon les experts, la différence s’explique tout simplement par le système de santé universel financé par les fonds publics, et administré par les 13 provinces et territoires.
Le nombre de décès dû à la pandémie aux É.-U, est d’environ 919 000, ce qui contraste avec les 35 500 du Canada, selon des chiffres de l’Université Johns Hopkins, à Baltimore.
D’après le journaliste de la BBC à Washington, Bernd Debusman Jr., il y a une différence très marquée entre le nombre d’Américains qui ont succombé à la COVID et le nombre de Canadiens.
L’accès aux soins universels par le biais d’un système de santé pancanadien est l’explication la plus simple pour comprendre les taux plus bas d’infections et de décès, selon Ross Upshur, professeur de santé publique à l’Université de Toronto. « La plupart des Canadiens n’échangeraient pas leur système de santé, avec tous ses défauts, pour le système américain », a-t-il précisé.
Même si l’on tient compte de la baisse du nombre de cas d’infection, le nombre de nouveaux cas se situe à environ 543 par million d’habitants aux É.-U. comparativement à 258 par million au Canada, selon Our World in Data, une collaboration entre l’Université d’Oxford et un organisme éducatif.
« Cela signifie que tout le monde, tous les Canadiens, peu importe leur statut socioéconomique, ont accès aux soins de santé », a expliqué le Dr Donald Vinh, spécialiste en maladies infectieuses au Centre universitaire de santé de l’Université McGill, à Montréal. « Ce qui fait que c’est un facteur important, c’est que tout le monde, malgré le stade de leur maladie, est en mesure de bénéficier de soins. »
« D’ailleurs, le taux de propagation du virus est exactement le même », a précisé le professeur Mark Cameron, qui enseigne au département des sciences de la santé de l’Université Case Western, en Ohio. « Par contre, le taux de mortalité par habitant au Canada se trouve à être moins que la moitié que le taux de mortalité aux É.-U. »
Bien que la population des É.-U. — plus de 332,4 millions — soit de 8 fois plus que celle du Canada, qui est d’environ 38,2 millions, le nombre de décès par million d’habitants aux É.-U. dépasse largement celui du Canada.
En date du 9 février 2022, 80 % de la population du Canada était pleinement vacciné contre la COVID, et un autre 5 % l’est partiellement ayant ainsi reçu au moins une dose du vaccin à doses multiples.
Aux É.-U., 64 % de la population a reçu 2 doses et 12 % sont partiellement vaccinés.
Le Canada a essuyé du retard dans sa campagne de vaccination, mais il avait rattrapé les É.-U. dès le mois de juillet 2021, quand exactement la moitié de la population de deux pays était pleinement vaccinée. L’adoption du vaccin au Canada a ensuite pris de l’avant de façon dramatique et a largement dépassé les É.-U.
Ce dépassement a sauvé des vies. Le tiers (34 %) du taux total de mortalité aux É.-U. s’est produit dans les sept derniers mois, seulement le quart (26 %) des décès dus à la COVID ont eu lieu dans cette même période au Canada.
« Les Canadiens et les Québécois sont reconnaissants envers ceux et celles qui ont bâti notre merveilleux système de santé publique » selon Pauline Worsfold, infirmière et présidente de la Coalition canadienne de la santé. « Nous affirmons notre fidélité envers ce système, et nous travaillons pour l’améliorer et le renforcer ».
Les experts en santé publique préviennent que malgré le nombre de cas et de décès à la baisse, il est probablement trop tôt pour laisser tomber toutes les mesures sanitaires.
« Nous avons besoin d’une stratégie et d’un processus graduel avec une surveillance constante des données », selon le Dr Vinh, pour que les provinces et le gouvernement puissent garder les mandats nécessaires pour répondre aux changements que présentera la pandémie.
« Les gens sont tannés et veulent faire disparaître la pandémie », d’après le Pr Upshur. « Mais on ne peut pas simplement vouloir qu’elle disparaisse ni klaxonner pour la faire disparaître. »
La Journée nationale de commémoration pour la COVID-19 en l’honneur des personnes décédées ainsi que de son impact sur nos vies est prévue le 11 mars.