La Coalition canadienne de la santé se joint à l’appel pour l’équité vaccinale internationale
La Dre Joanne Liu est la seule Canadienne participant au Independant Panel for Pandemic Preparedness and Response (IPPPR), qui a été créé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
La Dre Liu, pédiatre et urgentologue au Centre hospitalier universitaire (CHU) Sainte-Justine, est aussi ex-présidente de Médecins sans frontière. Elle abonde dans le même sens que la Coalition canadienne de la santé, soit que le Canada pourrait en faire plus.
Dans le dernier rapport du Independent Panel for Pandemic Preparedness and Response, les co-présidents ont mentionné qu’il existait « un vaste gouffre entre les pays riches et les pays pauvres qui met en péril la santé de tout le monde, partout sur la planète. » La Dre Liu est d’avis que le Canada, malgré sa bonne réputation, n’a pas fait ce qu’il faut pour protéger la population mondiale contre les mutations du virus.
Selon la Dre Liu, le Canada devrait sans tarder partager son surplus de vaccins avec les pays moins nantis et appuyer la levée des brevets sur les vaccins et tests diagnostiques pour permettre à ces pays de produire leurs propres vaccins dès que possible.
« Le Canada devrait partager son surplus de vaccins. Nous avons une population de 38 millions et nous avons réservé 420 millions de doses de vaccins, et possiblement un autre lot de 200 millions. Au Malawi, dont la population s’élève à 19 millions, 1,6 million de vaccins ont été administrés, ce qui équivaut à un taux de vaccination de 3 % de la population. Ça me brise le cœur. » explique la Dre Liu au Montreal Gazette.
« Personne n’est en sécurité tant que nous ne sommes pas tous en sécurité » selon Pauline Worsfold, infirmière autorisée et présidente de la Coalition canadienne de la santé.
Les syndicats représentant les infirmières et infirmiers de partout au monde se sont rendus à l’ONU pour déposer une plainte contre les pays riches qu’ils accusent de bloquer les renonciations de brevets de médicaments qui sont essentiels au développement des vaccins dans les pays en voie de développement.
Au Canada, la Coalition canadienne pour la santé, Amnistie internationale, Oxfam et près de 50 autres organismes de la société civile ont pressé le gouvernement fédéral d’appuyer les pays en voie de développement qui demandent une exemption, ou ce qu’on appelle la dérogation ADPIC, auprès de l’Organisation mondiale du commerce. (soit l’Accord sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce ou ADPIC. En anglais, Agreement on Trade-Related Aspects of Intellectual Property Rights ou TRIPS)
Dans une lettre ouverte à la ministre du Commerce international, Mme Mary Ng, les groupes qui prônent l’assurance-médicaments universelle lui ont dit : « … les conséquences découlant de la non-adoption de la dérogation ADPIC se manifesteront par la perte de milliards de vies, que ce soit dans les pays qui n’ont pas, ou peu, d’accès aux produits et technologies nécessaires pour combattre la COVID, ainsi que dans les pays comme le Canada, où les citoyens sont vulnérables aux nouveaux variants du virus. » Leur pétition était prémonitoire alors qu’elle a été livrée à la ministre quelques jours avant la découverte du variant Omicron.
En plus de la Coalition canadienne de la santé, les groupes qui ont signé la lettre ouverte sont les suivants :
La Fédération canadienne des syndicats d’infirmières et infirmiers, le Conseil des Canadiens, Friends of Medicare, InterPares et la Coalition de la santé de la Nouvelle-Écosse.