Le nouveau gouvernement du Nouveau-Brunswick va-t-il réparer le système de santé?
Le Nouveau-Brunswick, la seule province qui est officiellement bilingue, a élu sa première femme premier ministre lundi soir. Susan Holt a conduit le parti libéral du Nouveau-Brunswick à un gouvernement majoritaire. Elle a promis d’apporter des changements immédiats dans le domaine de la santé. Le premier ministre sortant, Blaine Higgs, l’ancien ministre de la santé, Ted Flemming, ainsi que plusieurs autres ministres ont perdu leur circonscription.
Le lendemain de l’élection, Holt a pris la parole lors de la conférence du 50e anniversaire du Syndicat des infirmières et infirmiers du Nouveau-Brunswick. Elle y a réaffirmé son engagement à faire des soins de santé une priorité.
Well..first great step Premier Elect @susanholt Meeting with @NBNU_SIINB AGM on day 1. Committed to putting Health as a priority for them gvt #Retention #NursePatienrRatios pic.twitter.com/lHmFfYmfWB
— Linda Silas (@CFNUPresident) October 22, 2024
Jeudi, Holt, accompagnée de 30 membres de son caucus libéral nouvellement élu, a déclaré lors d’une conférence de presse à Fredericton qu’elle améliorerait l’accès à l’avortement, a rapporté Bruce Wark. « Il y a des endroits qui sont prêts à fournir ces services et des gens qui sont prêts à fournir ces services », a déclaré Holt.
Comment Holt répondra-t-il aux préoccupations liées à la privatisation ?
Jean-Claude Basque, de la Coalition pour la santé du Nouveau-Brunswick, a fait remarquer que la plate-forme du Parti libéral comprenait les éléments suivants l’augmentation du nombre d’employés et des salaires des travailleurs dans les soins de longue durée et les soins à domicile. Cependant, Basque a noté que la question de la privatisation croissante des soins de santé ne figurait pas dans le programme du parti libéral.
« Les Verts et le NPD sont les seuls partis à s’attaquer à la privatisation croissante de nos soins de santé par les conservateurs. Nous savons qu’en partenariat avec la société privée Medavie, ils ont ouvert plusieurs cliniques de santé, négocié des contrats avec des sociétés privées pour offrir des chirurgies de la cataracte, et développé les soins virtuels en donnant le monopole de ces services à eVisitNB. Le silence des libéraux à ce sujet dans le programme de leur parti n’est pas de bon augure pour l’avenir », a écrit Basque.
Plus tôt cette année Holt a promis de ne pas permettre l’expansion de la privatisation des soins de santé, un changement de politique remarquable pour les libéraux. En 2017 le premier ministre libéral Brian Gallant a sous-traité les soins extra-muros et les services de télé-soins à Croix Bleue Medavie. Holt a déclaré qu’elle réexaminerait également ces contrats dans le cadre d’un « rafraîchissement du parti ».
Les défenseurs des soins de santé se réjouissent d’avoir une relation plus ouverte avec le nouveau ministre de la santé. Le précédent ministre progressiste-conservateur de la santé, Bruce Fitch, refusait de rencontrer les groupes locaux de défense de la justice sociale.
Parmi les candidats au poste de ministre de la Santé figure le Dr John Dornan, ancien PDG d’Horizon Health, qui a obtenu du gouvernement une indemnité de 2 millions de dollars pour licenciement abusif. Claire Johnson, professeure et experte sur la santé de la population et les politiques de soins de santé à l’Université de Moncton, est une autre possibilité, tout comme Rob McKee, ancien porte-parole des libéraux en matière de soins de santé, et Benoît Bourque, ancien ministre de la Santé sous le gouvernement Gallant.
Le Nouveau-Brunswick pourrait-il être l’une des premières provinces à coopérer avec le fédéral pour mettre en vigueur un régime d’assurance-médicaments ?
L’assurance-médicaments était également absente du programme du Parti libéral, à l’exception d’une promesse de fournir des contraceptifs gratuitement.
Les défenseurs des soins de santé gardent l’espoir qu’un gouvernement libéral du Nouveau-Brunswick pourrait être l’un des premiers gouvernements provinciaux à signer un accord sur l’assurance-médicaments avec le gouvernement fédéral.
La Coalition canadienne de la santé, la Coalition de la santé de la Nouvelle-Écosse et le Conseil des Canadiens se rassembleront à l’extérieur de la réunion des ministres provinciaux et territoriaux de la santé à Halifax le 14 novembre, qui se trouve être la Journée mondiale du diabète. Nous exigerons que les provinces signent immédiatement des accords d’assurance-médicaments avec le gouvernement fédéral afin que les médicaments contre le diabète et la contraception soient mis à la disposition de la population.
Comme le dit Jennifer Benoit, coordinatrice de la Nova Scotia Health Coalition, « Les politiciens doivent cesser de jouer avec nos vies. L’assurance-médicaments, c’est maintenant ! »
Traduction par Anne Lagacé Dowson.