Grève de la FIQ, Partie 2
Le public appuie les infirmières qui feront encore la grève les 23 et 24 novembre.
Selon la FIQ, le gouvernement a très largement sous-estimé la colère des professionnelles ainsi que l’appui qu’elles récoltent de l’opinion publique.
« C’est un à zéro pour le Front commun jusqu’à maintenant… », a souligné le vice-président exécutif de la firme Léger, Christian Bourque.
Le coup de sonde révèle que 47 % des Québécois et Québécoises appuient davantage la position du Front commun, alors que seulement 28 % se rangent derrière la position du gouvernement. Le reste, une personne sur quatre, n’a pas d’opinion.
Selon un autre sondage mené par la firme SOM pour les syndicats du Front commun, l’opinion publique à l’égard des négociations dans le secteur public « est clairement » du côté des travailleuses et des travailleurs. En effet, la population québécoise serait « globalement favorable » aux objectifs des travailleuses et des travailleurs du secteur public — notamment en santé et en éducation.
Selon ce sondage, 87 % des Québécoises et des Québécois sont d’avis que le gouvernement du Québec doit améliorer les conditions de travail de ses employés « pour demeurer compétitif sur le marché du travail ».
De plus, selon le sondage, 52 % des Québécois sondés ne voudraient pas avoir le gouvernement du Québec comme employeur.
Sept millions de dollars de la part du gouvernement de la CAQ pour deux parties de hockey
Le gouvernement Legault s’est fait fustiger pour sa décision de dépenser 7 millions de dollars pour faire venir à Québec les Kings de LA pour jouer des parties présaison en 2024, alors que Québec n’a pas d’équipe de hockey. La décision d’inviter les hockeyeurs de Los Angeles a été annoncée une semaine après que le ministre des Finances du Québec, Éric Girard ait présenté une mise à jour fiscale qui prévoit peu de marge de manœuvre financière dans les six prochains mois.
30 % d’augmentation pour les députés élus à l’Assemblée nationale à Québec
Lina Bonamie, présidente de la FIQ de 2005 à 2009, maintenant à la retraite, a dit au Devoir que Québec a jeté « un peu d’huile sur le feu » en augmentant le salaire des députés de 30 % récemment. « C’est vrai que ça faisait longtemps qu’il n’y avait pas eu de rattrapage pour les députés, sauf qu’ils auraient pu l’échelonner sur plusieurs années, ce qu’ils n’ont pas fait », relève-t-elle. Cette hausse « marque l’imaginaire ». « Un député, lui, a 30 %, mais moi [infirmière], on m’oblige à rester sur mon lieu de travail huit heures de plus et je n’ai pas le droit au montant de l’inflation ».
« Après bientôt un an de négociation, il serait temps que la ministre LeBel, ancienne avocate, arrête de plaider sur la place publique et qu’elle commence plutôt à négocier pour vrai. Le gouvernement tient des propos dans les médias qui n’ont même pas d’écho à la table. Y’a des limites à dire une chose et son contraire », ajoute madame Bouchard.
Selon le Devoir, la Fédération des médecins spécialistes du Québec (FMSQ) a adopté à l’unanimité une résolution afin de « manifester sa solidarité » envers les soignants qui ont adopté un mandat de grève. « En soi, c’est un geste fort, dit son président, le Dr Vincent Oliva. La FMSQ n’avait jamais voté ce genre de résolution là. » La FMSQ dit souhaiter que le conflit se règle « rapidement » afin de pouvoir s’attaquer aux listes d’attente. La Fédération des médecins omnipraticiens du Québec, elle, se dit « solidaire » des soignants en grève. Elle souhaite « une entente négociée » afin de « mettre fin aux départs et aux pénuries d’effectifs qui rongent notre régime public et universel ».
Photo de la couverture : Pour rappeler leur colère envers le gouvernement, des professionnelles en soins ont déposé des centaines d’uniformes devant les bureaux du Sonia LeBel, Conseil du trésor.