Les infirmières du Québec en grève les 8 et 9 novembre
Les 80 000 membres de la Fédération interprofessionnelle de la santé (FIQ) ont voté à 95 % en faveur d’une grève les 8 et 9 novembre prochains.
Ils emboîtent donc le pas aux syndicats du Front commun, qui seront en grève le 6 novembre.
Dans cet entretien avec Radio-Canada, Julie Bouchard, la présidente de la FIQ explique leur décision.
Les patients vont voir un ralentissement des services, mais il n’y aura pas de fermeture des établissements, des hôpitaux, ni des CLSC.
La FIQ se compose d’infirmières, d’infirmières auxiliaires, d’inhalothérapeutes ainsi que de perfusionnistes.
Les revendications du syndicat comprennent une première augmentation de salaire de 6 % suivie d’une augmentation de 12 % sur trois ans, le double du salaire pour les heures supplémentaires, la mise en œuvre d’une loi sur les ratios sécuritaires entre professionnels de la santé et patients, un mécanisme visant à éliminer progressivement le recours aux travailleurs intérimaires du secteur privé, et la fin des heures supplémentaires obligatoires, sauf dans des circonstances graves et exceptionnelles.
Des quarts de travail de 16 heures
« Les heures supplémentaires obligatoires sont désormais utilisées comme méthode de gestion pour compenser la pénurie de professionnels de la santé qui affecte le système depuis très longtemps. Cela signifie que les infirmières, au lieu de faire des quarts de travail normaux de 8 heures, font régulièrement des quarts de travail de 16 heures », explique Mme Bouchard.
En effet, les infirmières affirment que le problème de la pénurie de personnel aggrave les mauvaises conditions de travail, ce qui provoque un cycle dans lequel de plus en plus d’infirmières envisagent de quitter complètement le secteur public.
La présidente du syndicat, Julie Bouchard, a déclaré dans un communiqué de presse que les conditions de travail sont déjà très difficiles et que la province a présenté des offres « inacceptables » à la table des négociations.
La Fédération rappelle que ses membres sont en grande majorité des femmes et que le gouvernement a trop longtemps compté sur l’abnégation des professionnelles de la santé pour faire fonctionner un réseau public dépourvu des ressources nécessaires.
« Le temps est révolu où l’on pouvait imposer aux professionnelles de la santé des conditions que d’autres travailleurs, des hommes, refuseraient. Nous voulons être payées à notre juste valeur, en fonction de notre expertise », déclare Mme Bouchard dans le communiqué.
Plus compter sur l’abnégation des professionnelles de la santé
Roberto Bomba, trésorier de la FIQ, affirme que la fin des heures supplémentaires obligatoires et l’amélioration du ratio infirmières-patients figurent en tête de liste des demandes adressées au gouvernement provincial.
« Elles étaient là pendant la pandémie. Elles n’ont pas eu de vacances. Elles n’avaient pas de jours de congé. Elles n’ont pas eu de week-ends de congé. Elles ont fait des quarts de travail doubles, sans arrêt », a-t-il déclaré.
Cette nouvelle survient peu après que d’autres syndicats du secteur de la santé, formant une alliance appelée le Front commun, aient annoncé un plan de grève pour le 6 novembre.
Ces syndicats comprennent la Confédération des syndicats nationaux (CSN), la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) et l’Alliance du personnel professionnel et technique (APTS).
Photo de couverture : Membres de la Fédération interprofessionnelle de la santé (FIQ) ont voté à 95 % en faveur d’une grève les 8 et 9 novembre prochains. Photo de FIQ.