80 000 professionnelles en soins — la première grève depuis 25 ans
Quatre-vingt mille travailleurs de la santé ont lancé une grève de deux jours aujourd’hui, mercredi 8 novembre, après l’échec des négociations contractuelles avec le gouvernement provincial. Le Québec n’a pas connu de grève d’une telle ampleur depuis 25 ans.
« La grève, ce n’est pas de gaieté de cœur qu’on la fait » selon Julie Bouchard, la présidente de la FIQ, .
« Si on est rendues à faire la grève, c’est parce que le gouvernement refuse de nous entendre », dit Bouchard.
« Les propositions d’augmentation de salaire vont nous appauvrir puisqu’elles ne couvrent même pas l’inflation. Et surtout, le gouvernement veut prendre une professionnelle en soins et la déplacer n’importe où, quand ça lui chante. C’est de la folie et on n’acceptera pas ça. C’est inhumain pour les travailleuses et carrément dangereux pour les patient(e)s », ajoute Julie Bouchard.
La FIQ tient à rappeler que l’exercice de la grève dans le réseau de la santé est encadré par les services essentiels. Les soins peuvent être ralentis dans certaines unités, mais tous les soins prescrits par les services essentiels seront prodigués.
Nos conditions de travail sont également les conditions de soins de toutes les Québécoises et de tous les Québécois
Si les infirmières sont fatiguées, qu’elles travaillent parce que les règles qui exigent qu’elles effectuent des heures supplémentaires obligatoires les y obligent, les soins prodigués se détériorent et le personnel finit par quitter tout simplement.
Le jour avant le début de la grève, le gouvernement de la Coalition Avenir Québec a déposé une mise à jour économique qui reconnaît l’impact de l’inflation chez les citoyen(ne)s. Il indexe les impôts des particuliers, bonifie l’aide de dernier recours et débloque un montant de 1,3 milliard pour alléger le fardeau fiscal des entreprises.
Selon un communiqué de la FIQ, il est quand même paradoxal que le gouvernement ne se réserve aucune marge de manœuvre pour améliorer ses offres salariales dans la présente négociation.
Une fois de plus, ce sont les salarié(e)s de l’État qui devront supporter la pression financière.
Dans le cas de la FIQ, formée à 80 % de femmes, ce sont encore elles qui doivent porter le poids des priorités corporatives du gouvernement.